Le sol : marnes, graviers et pierres à fleur de terre
Le Trousseau ne tolère ni excès d’humidité, ni terre grasse. Il cherche la caresse des sols les plus chauds et caillouteux du Jura, principalement sur la bande sud de l’appellation Arbois, autour de Montigny-lès-Arsures. Sur ces marnes rouges et graviers, il prend un accent plus solaire, offre un fruit plus mûr et des tanins assagis. Ailleurs, sur marnes bleues ou grises, il devient plus tendu, plus austère – certain(e)s parlent même de « verticalité » (source : Jean-Michel Petit, Domaine de la Renardière, entretiens 2023).
Le climat : entre brume et chaleur brève
Le Trousseau est exigeant : il a besoin de chaleur, redoute les gelées printanières et redoute la pluie au moment de la maturité. Les aficionados savent que les meilleurs millésimes (2015, 2018, voire 2022) offrent des expressions exceptionnellement fruitées, tandis que les années fraîches privilégient la nervosité et les notes végétales.
L’élevage et le style du vigneron
Vinifié en cuve, le Trousseau garde tout son éclat de fruit, sa dimension croquante. Avec un léger passage en fût, il adopte des accents épicés, une trame plus complexe sans jamais se laisser dominer. Certains grands noms (Puffeney, Ganevat) n’hésitent pas à tenter la macération plus longue, extrayant couleur et arômes profonds, mais le cœur du style jurassien reste la subtilité.