À partir des années 1990, la génétique a confirmé ce dont les anciens se doutaient : le Savagnin du Jura partage un patrimoine ADN presque identique à ses cousins d’Europe centrale, mais il a su rester remarquablement stable, faute de croisements (Fregoni & Robinson, , INRA Dijon).
- Son code ADN est proche à 99,9% de celui du Heida, du Paien, du Traminer blanc ;
- Du Gewürztraminer, il ne diffère que d’une paire de gènes, responsables des arômes musqués spécifiques.
La mutation rose (“Savagnin rosé”) poussait encore sur certains ceps en Arbois dans les années 1950 avant d’être retranchée pour homogénéiser les vins proposés sous l’AOC. On la retrouve de-ci, de-là, dans certaines vieilles vignes non replantées.
Ce lent affinage ampélographique, mené par des générations de vignerons, a conduit à la forme actuelle du Savagnin “jaune” cultivé sur 347 hectares en AOC Jura en 2022 (source : Comité Interprofessionnel des Vins du Jura). C’est bien peu face aux 1900 hectares de Chardonnay, mais le plant a désormais acquis sa célébrité.