Le vrai secret du vin jaune, au-delà du vieillissement, c’est le voile. Une mosaïque complexe de levures, dont la souche Saccharomyces bayanus domine, mais auxquelles s’ajoutent d’autres, endémiques des caves jurassiennes (étude de l’Université de Bourgogne, 2017).
Le savagnin possède une composition en polyphénols et en acides qui préserve ses arômes tout en nourrissant la flore de surface. Le voile se développe, protège, isole le vin de l'air, tout en laissant jouer la respiration du bois. C’est cette lente transformation qui marque à jamais le vin jaune.
- Production surveillée : Le développement du voile débute après la fermentation, sur un vin déjà riche en alcool (typiquement autour de 13,5° à 15° vol.) et très acide (pH souvent inférieur à 3,2). Les autres cépages, moins acides, tolèrent moins bien cette oxidation contrôlée.
- Adaptation à la durée : Plusieurs millésimes démontrent que le voile du savagnin peut se maintenir plus de 7 ans sans ouillage, ce qui est exceptionnel dans le monde du vin. (Source: Symposium mondial sur le vin jaune, Arbois, 2016).
Au contact du voile, des composés aromatiques uniques s’épanouissent, notamment le sotolon, si caractéristique de la noix fraîche, et des aldéhydes multiples (voir “Le Vin jaune - Un mythe, une chimie”, Revue des Œnologues, 2019).